Intégré à Saint-Gobain, l’Alsacien Clipso a désormais les moyens de grandir dans les toiles de revêtements

Le fabricant de revêtements textiles pour les plafonds et les murs basé à Vieux-Thann, non loin de Mulhouse (Haut-Rhin) fait partie du groupe Saint-Gobain depuis février 2022. La force commerciale du groupe à l’international doit permettre à Clipso d’accroître ses ventes. Des synergies en matière de R&D sont également attendues par la suite.

En février 2022, l’histoire de Clipso, a pris un tournant : l’entreprise familiale d’une cinquantaine de salariés, créée et gérée par Catherine et Bernard Geis, a rejoint Ecophon, un fabricant de produits et systèmes acoustiques pour le bâtiment, qui appartient au groupe Saint-Gobain. Basé en Suède, Ecophon emploie 1.100 employés et réalise un chiffre d’affaires annuel de 300 millions d’€. Il a été séduit par les produits de Clipso, des toiles textiles pour les plafonds et les murs, qui complètent bien sa propre offre de solutions acoustiques constituée de plafonds, panneaux muraux, enduits, baffles, etc.

De plus, les deux sociétés sont chacune bien implantées à l’international : Ecophon possède des unités et délégations commerciales dans 50 pays, surtout en Europe, en Amérique du Sud, au Moyen-Orient, en Inde et elle souhaite se développer aux Etats-Unis. Clipso, de son côté, réalise entre 65 et 75% de son chiffre d’affaires à l’export, principalement au Benelux et en Suisse, et elle-même est déjà active aux Etats-Unis via une filiale commerciale et logistique sur place.
« Aujourd’hui, nous comptons 40 commerciaux en Allemagne, alors qu’avant le rachat par Saint-Gobain, nous en avions qu’un seul. Et nous disposons désormais d’une force de vente en Espagne et au Portugal, des marchés où nous n’étions pas implantés », indique Bertrand Guillouet, le directeur général de Clipso.

Ayant été formés à l’offre de la PME alsacienne, les commerciaux d’Ecophon en proposent désormais ses produits aux architectes. L’approche est nouvelle pour Clipso, qui vendait jusque-là directement aux installateurs. « Dans ce nouveau schéma, nous devenons apporteurs d’affaires aux installateurs, ce qui renforce notre attractivité auprès d’eux », explique Bertrand Guillouet. L’entreprise de Vieux-Thann déploie déjà un réseau d’environ 2.000 installateurs agréés dans le monde.

Une croissance attendue à partir de 2024

Mais cette stratégie de prescription auprès des architectes prend du temps. « Il faut compter en moyenne 18 mois pour qu’un chantier démarre », observe le directeur général. En raison de ces délais longs et de la conjoncture qui reste incertaine, l’activité de la PME haut-rhinoise n’a pas encore décollé. Cette année, elle devrait réaliser un chiffre d’affaires presque identique à celui de 2022, aux environs de 12 millions d’€.

Le nouveau dirigeant, nommé en octobre dernier, espère une croissance significative à partir de 2024. D’autant plus que « l’outil industriel peut doubler les volumes produits, sans investissements supplémentaires », précise-t-il. L’usine de Vieux-Thann pourrait ainsi tourner en 2x8 contre une équipe aujourd’hui.

Après les synergies commerciales, celles en matière de process et de recherche-développement vont se mettre en place entre les deux entreprises. De nouveaux produits verront le jour, en accord avec le souci de développement durable et de décarbonation prôné par le groupe Saint-Gobain. « La gamme de Clipso se situe à la croisée des chemins : c’est une toile en polyester, donc dérivée du pétrole, mais qui présente l’avantage d’être très légère par rapport à une plaque de plâtre par exemple. Grâce à son poids limité à 250 g/m2, nos installateurs peuvent se déplacer en transports en commun vers le site de pose », souligne Bertrand Guillouet.

Mais le groupe souhaite proposer d’autres matériaux que le polyester. Das ce but, il mène des recherches pour développer des toiles d’origines biosourcées.

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